En effet Vladimir Kvint s’oppose frontalement à tous ceux qui expliquent que dans une économie globalisée les règles et les normes s’imposent et les dirigeants ne peuvent que réagir aux conséquences de ces règles et normes. Ce qui avait fait émerger le phénomène de la mondialisation et l’avait constitué en « fait social » généralisé était un double mouvement. Il y avait à la fois la combinaison, et l’intrication, des flux de marchandises et des flux financiers ET le développement d’une forme de gouvernement (ou de gouvernance) où l’économique semblait l’emporter sur le politique, les entreprises sur les Etats, les normes et les règles sur la politique. Sur ce point, nous ne pouvons que constater une reprise en mains par les Etats de ces flux, un retour victorieux du politique. Ce mouvement s’appelle le retour de la souveraineté des Etats. Or, la souveraineté est indispensable à la démocratie. Nous avons des exemples d’Etats qui sont souverains mais qui ne sont pas démocratiques, mais nulle part on a vu un Etat qui était démocratique mais n’était pas souverain. Être souverain, c’est avant tout avoir la capacité de décider.